"155 Haupstrasse", 2013
photographie contrecollé sur aluminium 60 x 80 cm édition de 5 + 1 E.A courtesy de l'artiste

artistes :
Minia Biabiany, Claire Chesnier, Régis Feugère, Julien Lescoeur, Malin Pettersson, Delphine Renault, Kiril Ukolov, Rémi Voche, Guillaume Durrieu, Elizaveta Konovalova, Julie Sas, Sergio Verastegui

“La galerie Gourvennec Ogor invite l’association Jeune Création à investir son espace à l’occasion du mois de clôture de Marseille-Provence 2013, par une exposition dont le commissariat a été confié au collectif curatorial le Syndicat Magnifique.

Last Dance prend pour prétexte la fin d’une année de projets culturels d’ambition européenne pour traiter de l’idée d’événement et de célébration éphémère, à petite et grande échelle ; du temps de l’art devenu celui de l’industrie culturelle.

L’exposition emprunte son titre à une chanson bien connue de Donna Summer, qui renvoie tant à l’idée de fin de cycle, de finissage et de fête qu’à la culture mainstream. C’est en effet la collusion entre les
logiques économiques de l’art contemporain et de la culture de masse qui se manifeste dans les temporalités
rythmant l’œuvre et les structures actuelles du monde de l’art. La critique d’art Roxana Azimi parlait ainsi de “folie de l’éphémère” (Le Monde, 16/03/2013) pour qualifier l’abondance d’expositions blockbusters à Paris ce printemps.
Ce processus d’événementialisation est problématique en ce qu’il surdétermine l’exposition dans sa temporalité mais encore jusque dans son contenu : aux systématismes et passages obligés – il en va ainsi du vernissage – s’ajoute la nécessité d’un contenu aisément communicable, qui puisse faire saillie dans l’univers médiatique, et ce au détriment des projets plus exigeants et confidentiels.
Cette temporalité cyclique paradoxalement fondée sur l’urgence affecte tant les expositions que les pièces elles-mêmes : l’œuvre, à bien des égards, est mise en péril par des impératifs de communication visuelle dans la mesure où elle est pensée pour un destinataire mythique, le spectateur – au désavantage des œuvres qui ne s’imposent pas fortement à lui mais impliquent au contraire un temps long du regard et de la pensée.

Artistes, commissaires et spectateurs sont ainsi pris au jeu périlleux de la production d’une attente à sans cesse renouveler. Un événement en chasse un autre ; pourtant chacun d’entre eux apparaît comme crucial.

“Yes, it’s my last chance.”
Donna Summer, Last Dance, 1978”

Le Syndicat Magnifique

  • 7, rue Duverger 13002 Marseille
  • du mardi au samedi et sur rendez-vous
    de 10h à 13h et de 15h à 19h