courtesy of galerie Le 22

artistes :
Delphine Trouche, En Collaboration Avec Yann Mangourny

Performance le 12 mars à partir de 18:30

Portée par une voix d’homme, une femme déclare son amour à une ammonite.

A l’image de la Sybille Libyque délivrant l’oracle dans l’oasis de Siwa, Delphine Trouche réactive les dispositifs issus de la tradition oraculaire pour donner corps à un acte performatif proche de la célébration.
Une performance aux formes liturgiques où les éléments symboliques comme les références, qu’elles soient mythologiques, historiques, géographiques ou littéraires, se combinent et participent d’une même tentative de déplacement du réel vers un espace de vérité potentielle, mouvante voire multiple, et où toute logique habituelle n’aurait plus cours.
Nourries par l’imaginaire du voyage et l’iconographie orientaliste, les performances de Delphine Trouche interrogent la part fantasmée des représentations issues notamment des conquêtes coloniales. Outre l’aspect critique et au delà de la caricature, on y retrouve la notion d’un ailleurs métaphysique et mental comme existence potentielle d’un espace idéal – ici, l’oasis de Siwa, oasis la plus septentrionale d’Égypte et sanctuaire du dieu Ammon-Zeus – et la figure de l’indigène, plus particulièrement celle de la femme “dans sa dimension plus ou moins explicitement érotique, consubstantielle à son exotisme”1 et souvent réduite à un statut d’objet.
Ainsi dans sa performance, Delphine Trouche s’exprime par la voix de “l’homme” et, tout en restituant le logos à sa figure féminine, met l’accent sur le phallocentrisme des structures de domination.

[1] Jean-François Staszak dans les Annales de géographie, 2008, mai-juin.

En savoir plus : la page de l'expo

  • 22 rue de dijon, 06000 Nice
  • Du mercredi au samedi de 15h à 19h