La nature des choses
artistes :
Bernard Aubertin
Pour le MAMAC, le choix de présenter le travail de Bernard Aubertin apparaît comme une évidence. S’il revendique lui-même le choc produit par la rencontre avec l’œuvre d’Yves Klein, l’itinéraire qu’il suivra va l’inscrire de manière durable dans les traces d’Yves le monochrome. Bernard Aubertin suit la voie exigeante de la couleur seule, avec une prédilection pour le rouge car elle restitue selon lui l’essence dynamique du monde (il utilisera également l’or, le blanc ou l’argent). La peinture épaisse est appliquée en de nombreuses couches au couteau ou à l’aide d’autres instruments, l’artiste assumant son engagement physique dans la concrétisation de l’œuvre.
Dès 1960, Yves Klein le met en contact avec les acteurs du groupe Zero et notamment Otto Piene et Gunther Uëcker. Avec ce dernier, il partage l’enjeu du poinçonnement de la surface et de sa vibration, obtenue par le pointage régulier de clous en version all-over. Les « Tableaux-Feu » constituent l’autre champ d’investigation de Bernard Aubertin. Sur des supports d’aluminium sont insérées des allumettes qui une fois embrasées, créent une œuvre calcinée dont l’aura noire de fumée s’étend à la cimaise. Cela le mène régulièrement dans le champ de la performance publique et le place là encore dans un dialogue fécond avec Yves Klein ou les tenants du Groupe Zero. Une proximité formelle qui le conduit en Allemagne et notamment à Reutlingen, au Stiftung für konkrete Kunst, où il restera en résidence pendant une quinzaine d’années. De ce séjour prolongé, il revient en France avec plusieurs centaines d’œuvres qui amèneront à une relecture de son travail.
Les collections du musée vont s’enrichir d’un ensemble de six monochromes rouges. De ce rouge identitaire qui définit aujourd’hui le territoire particulier de l’artiste. Deux stèles de bois, imprégnées de couleur, dialoguent avec quatre œuvres murales de matières et de formats différents. Le choix du monochrome les fait exister dans un champ sémantique homogène et cohérent.
L’exposition à Nice, qui restitue la richesse de cette œuvre si singulière, est le fruit d’une étroite collaboration entre le musée et la galerie Jean Brolly, dont nous tenons à saluer le travail de défense indéfectible de l’artiste.
Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain - Nice
- Place Yves Klein 06000 Nice
- Tous les jours de 10 h à 18h sauf le lundi et le 1er janvier, le dimanche de Pâques, le 1er mai, le 25 décembre
Entrée libre.