Une exposition hors-les-murs, proposée par la Maison des arts Georges Pompidou.

Au coeur de l’exposition, Dom Ino, sculpture monumentale de Rirkrit Tiravanija (1998) habite l’église des Cordeliers de style gothique primitif (1287). Dom-ino est une réinterprétation d’un habitat moderne projeté par Le Corbusier (1914). Cette oeuvre est pensée comme un espace à investir par les visiteurs, ou par d’autres artistes. Ainsi, les productions récentes des artistes en résidences aux Maisons Daura à Saint-Cirq-Lapopie et aux Ateliers des Arques, l’occupent et l’entourent. Cette présentation commune de leurs travaux est une première.

L’emboîtement des architectures et des projets initiaux permet de croiser les différentes propositions artistiques et de faire rebondir leurs dynamiques créatives qui ne s’accommodent pas d’une lecture linéaire, mais d’échos, d’effets de miroirs, de renversements… Ces oeuvres, par leur densité particulière, leur présentation hors contexte, appellent une écoute – comme on parle d’écoute en musique – plutôt qu’un simple regard. Surgissent alors des questions quant à ce qu’elles révèlent de géographies particulières, d’activités constructives, de manifestes artistiques, de rencontres et de voisinages. Comment chaque forme, et même le plus petit geste, peuvent-ils contenir une pensée en action ?

Questions que le visiteur, acteur principal du dispositif peut s’approprier en s’arrêtant un moment sur les plates-formes de Dom-ino, en habitant l’oeuvre à son tour, pour prendre un thé, visionner un film, organiser un tournoi de dominos, une émission de radio, participer à une rencontre… ou simplement parler à son voisin .

Martine Michard, commissaire de l’exposition

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