Bruno Botella est venu à la sculpture par le dessin et le dessin animé. Non-narratifs et dépourvus de figures humaines, ces boucles de dessins animés se développent sur fond d’architectures des plus fantasques: une ville en feu, des manoirs hantés, des kiosques qui tournent sur eux-mêmes, en vain, jusqu’à ce qu’ils occupent toute l’image puis explosent en motifs psychédéliques. Des architectures médiévales empruntées au graphisme quelque peu bas de gamme, 2D, de jeux de vidéos en ligne, forment un décor de forteresses imprenables dont les ailes et les tours ont été dédoublées, voire quadruplées. Dans une autre séquence, une main d’extraterrestre parcourt nerveusement un tableau de bord dont tous les boutons clignotent…Atterrissage ou fin du monde ? Le cataclysme ne semble jamais très loin dans l’univers de Botella.
L’artiste dépeint avec humour des situations absurdes et noires, cauchemardesques de par l’enfermement ou l’angoisse de la répétition sans fin qu’elles évoquent. L’étrangeté et l’incongruité de ses scènes se retrouvent dans les sculptures de Botella. Par des expérimentations quasi-scientifiques, il invente des modes de reproduction des images et des formes via des changements d’échelles et des métamorphoses liées aux propriétés des matériaux. Sans logique formelle apparente, ses sculptures sont reliées par leurs processus de création, elles livrent les empreintes d’un processus cérébral et relèvent d’hallucinations, de pièges de la perception et de la conscience.

Commissariat : Caroline Soyez-Petithomme
FOCUS / Biennale de Lyon Résonance