Nicolas Chatelain
artistes :
Nicolas Chatelain
Vernissage le 07 mars à partir de 17:00
(re)garder… quelque chose qui ne ressemble à rien
Nicolas Chatelain est un marcheur. Il se déplace souvent avec son atelier sur le dos, dans un sac qui contient à la fois ses outils et les œuvres en cours. Ce qui nourrit son travail, ce sont ces bouts de choses qu’il trouve sur sa route : des objets cassés, des bouts de bois, des pierres, qu’il prend et reprend, et qu’il « répare » à sa manière, super- posant les couches de peinture, l’objet disparaissant sous les strates successives, au point parfois de perdre sa forme initiale. Il se dégage de la relation que nous entretenons avec ces objets pauvres – ces pauvres objets – un sentiment de l’ordre de la compassion. La sen- sation intime que quelque chose de proche nous relie ; une même condition ; le besoin de réparation, ou de consolation – impossible à rassasier comme nous savons désormais… mais qu’importe !
Ce qui nourrit Nicolas Chatelain, avant tout, c’est la marche elle- même, et l’attention du marcheur, tant au chemin qu’au paysage qu’il traverse. Une manière d’exercer son regard, d’aiguiser son attention. Le travail d’atelier se fait là, c’est-à-dire partout, ou presque, dans la mobilité d’un déplacement ; une traversée. Dans l’apparition de la chose vue ou perçue. C’est une forme de travail sur le motif mais d’une manière autre, celle non pas de la (re)production d’une image mais de la restitution d’une sensation profonde.
Nicolas Chatelain a ainsi transporté son atelier du côté du mont Sainte-Victoire et en a rapporté quelques beaux souvenirs : c’est une forme ouverte, comme déchirée ; à l’extérieur, la surface est d’un blanc indéfinissable, trouble et profond, fortement nourri ; à l’intérieur, ce sont des superpositions de couches de peinture, dont on découvre la stratigraphie colorée à l’endroit d’une incision ; il s’agit d’une gangue au sens géologique ; une matière sans valeur entourant quelque chose de précieux ; ici, en guise de diamant, quelques cailloux soigneusement choisis par l’artiste et greffés les uns aux autres par des recouvrements successifs de peinture ; puis, au terme de la marche, leur libération et leur restitution, si l’on peut dire, à leur « milieu naturel » ; reste leur mémoire de forme, en creux, tel un reliquaire qui aurait perdu ses précieux ossements. …/…
Olivier Delavallade
L'H du Siège
- 15 rue de l’Hôpital de Siège F - 59300 Valenciennes
- horaires d’ouverture
du mercredi au samedi de 14H30 à 18H30
sauf jours fériés
entrée libre