courtesy of galerie Le Réverbère

artistes :
Beatrix Von Conta

Vernissage le 24 avril à partir de 18:00

Les images prolifèrent aujourd’hui à une vitesse inouïe sur des supports sans cesse nouveaux. La photographie, pourtant, reste une énigme. Inlassablement et avec bonheur, je reviens vers sa simplicité trompeuse, sa mince surface silencieuse et l’évidence de sa complexité. Regarder le paysage me demande du temps. Sous quelle forme re-présenter autrement ce qui s’offre à la vue sous une effarante banalité ? Dans le kaléidoscope des possibles, le moindre clignement des paupières, une ombre qui passe, fait voler en éclats ce qui semblait provisoirement stable dans un cadrage choisi. Rien ne s’impose d’emblée, mais tout pourrait se révéler.
Mon attention se porte davantage vers ce qui exprime, aujourd’hui, le difficile rapport de l’homme à la nature, cette cohabitation parfois durement négociée avec ses incohérences et maladresses. D’où vient mon émotion face à des espaces dont l’hétérogénéité, l’incohérence, les failles visibles, peuvent inspirer plutôt le refus que l’adhésion ? Comment cela se fait-il que j’y décèle une beauté particulière ? Mais peut-être pourrais-je tout simplement dire que j’aime ces paysages-là, que leurs défauts sont les stigmates d’une histoire, du temps présent, et que cette histoire est aussi la mienne. Un miroir à double lecture. J’ai la sensation que le réel est recouvert d’une peau d’ « images » d’une fragilité incroyable. Et qu’en photographiant ces lambeaux-là, je constitue une impossible « collection » d’instants uniques et précieux que je tente d’extraire de l’oubli à venir. L’homme semble avoir déserté ces paysages-là, pourtant, comme disait Cézanne, « L’homme est absent, mais tout entier dans le paysage ». Au fond, c’est cela le paysage pour moi et c‘est pour cette raison que je trouve la confrontation avec lui absolument passionnante.

En savoir plus : la page de l'expo

  • 38 Rue Burdeau 69001 Lyon
  • Du mercredi au samedi de 14h à 19h et sur rendez-vous en dehors de ces horaires.