Pour le trentième épisode de son programme d’expositions « Suggestion de Présentation» pour la galerie de l’Espace Diderot à Rezé, Tripode accueille une proposition d’exposition collective du commissaire et critique d’art édouard Montassut.

Le monde de l’art ressemble aujourd’hui à un big data dans lequel l’immensité des informations qui y transitent s’équivalent et se superposent. Au sein de cette infrastructure horizontale, où se confondent les rôles, les positions et les expériences, l’artiste tend à devenir une matrice pour le moins abstraite. Et pourtant, en dépit du malaise que cette situation génère autour des notions d’auteur, d’autorité et de valeur, ce sont moins les formes de l’art qui ont changé que leurs conditions de distribution et de production. En ce sens, les oeuvres rassemblées ici ressembleront peut-être à celles de la prochaine décennie. C’est à l’évidence une forme de spéculation, mais l’exposition n’est-elle pas toujours un exercice de cet ordre?
Parallèlement, la distance qui nous sépare du monde est de plus en plus relative. Chacun de nous tente maintenant de remonter à la surface d’une réalité plus réelle que le réel. On manifeste dorénavant pour des nouvelles subjectivités. Mais à qui appartiendra alors le futur?
À travers ces questionnements, les oeuvres réunies ici jouent d’une économie de la perception critique qui tend à ridiculiser le présent par des déplacements, des positionnements, des stratégies et des postures qui nous montrent que ce n’est pas du réel dont il est question mais de ses représentations. Il y a quelque chose d’une conscience mobilisée vers une forme de suspension poétique, celle qui n’est plus en contact avec la réalité des référents de l’image, mais qui s’en détache, et nous laisse flotter dans cet océan, démocratique.

Nous remercions André S. Labarthe, les galeries Balice Hertling, Gaudel de Stampa, Joseph Tang, Claudine Papillon, Castillo/Corrales et Crèvecoeur à Paris, la galerie Maria Stenfors à Londres, Gavin Brown’s Enterprise à New York et la galerie Christian Andersen à Copenhague.

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