Patrick Zachmann et Nicolas Guilbert sont deux photographes qui se connaissent et s’apprécient depuis longtemps. Chacun observe depuis des années le travail de l’autre avec intérêt, complicité, mais aussi avec esprit critique et liberté – en toute “fraternité”.

S’ils n’ont pas le même parcours ni la même approche de la photographie (l’un est un peintre, dessinateur et photographe, l’autre un grand reporter de l’agence Magnum), leur commune sensibilité au photojournalisme révèle un même regard tendre et acéré porté sur l’humanité.

Construite sur le principe d’un dialogue par duo de photographies issues de leurs archives argentiques et numériques tant en noir et blanc qu’en couleur, l’exposition Connivences met en scène une conversation: celle de deux humanistes amoureux du 24 × 36 qui, n’ayant cessé de scruter la planète et d’y rouler leur bosse, en ont rapporté une moisson d’images à la fois singulières, instructives, classiques et décalées.

Les apparences sont parfois trompeuses. Les deux images emblématiques choisies pour annoncer l’ événement font référence au Christ. Ce personnage placé sur une croix est devenu le symbole de toute une civilisation tout comme l’est la posture de son calvaire, devenu pour sa part une icône.

Si Guilbert a pris le parti de l’ombre portée, Zachmann s’est engouffré dans le leurre. Un cactus, photographié à bonne distance, au beau milieu d’un paysage désertique, et nous voilà tout de suite happé par le piège de notre propre perception des choses, guidés vers celui-ci par nos références sensorielles et cognitives. Art et spiritualité ont des relations communes, elles remontent à la nuit des temps. Les grottes de Lascaux et des vestiges plus anciens encore montre comment