En 1999, l’artiste plasticien Robin Decourcy filme des images qu’il conserve sur une cassette mini DV. En 2012, lors d’un échange entre artistes, il confie la bande à Alexandra Guillot qui réalise alors un nouveau film. Cette nouvelle œuvre prend la forme d’une traversée des enfers, du purgatoire et du paradis à la manière d’un retable moderne.

Film citation composé de cinq panneaux – deux extérieurs, en noir et blanc, et trois intérieurs, en couleur – Retable propose une réflexion subjective sur le sacré.
Une épopée visuelle et sonore guidée en la personne de Dante Alighieri dont les extraits de sa “Divine Comédie” accompagnent les tableaux extérieurs, prologue et épilogue du film : séquences d’images abstraites portées par une musique composée et jouée par l’artiste plasticien Jérôme Poret.
Ayant pris soin de détériorer encore un peu plus les images de l’artiste plasticien Robin Decourcy, Alexandra Guillot détruit la plupart des repères figuratifs (mis à part le cas des enfers) afin de donner de l’importance aux sous-titres et au son. Ainsi nous traversons les enfers avec les paroles de l’inquiétant pasteur Harry Powell extraites de “La nuit du chasseur”, puis le purgatoire, avec le texte d’une prière Tarkovskienne issue du “Sacrifice” accompagnée d’une studieuse suite pour violoncelle de Bach. Enfin, cernés par les vents, nous atteignons le désert du Paradis sous l’égide de Buñuel et sa “Voie Lactée”.

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