A l’hiver 2015, l’exposition collective Igitur interroge les liens entre art, espace et contrôle. Proposant un autre mode d’appréhension, de compréhension et d’expérimentation des espaces de La Fabrique, elle constitue une sorte de rapport d’étape de l’activité de programmation en art contemporain du CIAM. Réalisée en collaboration avec la Galerie Studio de la Librairie Etudes Mirail, l’exposition Igitur offre aux spectateurs la possibilité d’une véritable déambulation dans La Fabrique. Chacun des 7 artistes toulousain-e-s invité-e-s apporte une contribution particulière en fonction de ses préoccupations personnelles et de ses médiums d’expression privilégiés. Mais il s’agit aussi de renouveler la réflexion sur le lieu en donnant l’occasion aux artistes de s’approprier l’espace et de remettre en jeu leurs processus de création dans un contexte particulier avec ses caractéristiques et contraintes propres.

Prenant en compte le paramètre des conditions de sécurité, les artistes de l’exposition Igitur sont conviés à produire des œuvres « en conséquence ». En latin, « Igitur » signifie en effet « par conséquent », « donc », « en conséquence de » ou encore « alors ». Le titre évoque un rapport de conséquence qui orienterait la production des artistes et déterminerait le contour des œuvres. C’est à partir de ces contraintes spécifiques que les artistes ont imaginé des productions in situ. Comment les différents aspects sécuritaires de l’espace influent, redéfinissent et conditionnent les formes que prennent les œuvres ? Les artistes jouent ainsi avec les lignes de démarcation, les limites, les frontières et les interdictions. Explorant également le cadre esthétique imposé par le lieu – white cube, architecture moderniste, trame orthogonale – les œuvres produites à l’occasion d’Igitur redéfinissent les structures architecturales et revisitent les lieux à travers une relecture critique du quadrillage sécuritaire de l’espace.

Jérôme Carrié