sibyl / sybil
artistes :
Julien Bismith
Vernissage le 23 juin à partir de 18:30
Qui est Sybille ?
La sibylle (ou sibyl ou sybil en anglais, d’où le titre) est un personnage de la mythologie grecque qui tient un rôle emblématique dans cette exposition.
La sybille est une prophétesse qui communique le plus souvent ces prophéties par écrit et qui se prononce à travers des textes énigmatiques, dits “sibyllins”.
Pourquoi Sybille ?
Par ce que l’écriture tient une place centrale dans ma pratique. Et aussi parce que le rapport que j’entretiens avec l’écriture est doté d’une forme de passivité — ou de réceptivité plutôt — à la fois troublante et fascinante. Quand j’écris, j’ai souvent plus l’impression d’être à l’écoute de phrases qui me viennent d’ailleurs que d’en assurer la composition, voir même la création.
Marcel Duchamp en parle dans l’un de ses textes, et parle aussi de cet écart entre intention et réalisation, qui, selon lui, serait le “coefficient d’art” d’une oeuvre. Cet écart est souvent celui de la contingence, la contingence d’une rencontre avec un objet ou l’aiguillon d’une inspiration.
Comment s’incarne Sybille dans l’exposition ?
Je suis en train de produire un film autour de cette figure de la sibylle. Il se construit à partir de textes que j’ai écrits, d’autres que j’ai récoltés, d’autres encore que j’ai récoltés puis réécrits. Les textes sont dits par
une comédienne, que je filme en plan fixe.
Je vais également montrer une série d’œuvres que je décris comme étant des gestes ou des traces. Qu’est‑ce qu’un geste ? Qu’est-ce que la ou les traces
qu’un geste laisse derrière lui ? Une photographie est à la fois l’aboutissement d’un geste et sa trace. Un dessin, un objet, une anecdote aussi. Parmi les
premiers textes littéraires en langue française il y a les “chansons de geste”. Les œuvres que je produis pour cette exposition sont des traces qui sont
accompagnées d’histoires ou de récits: le récit de leur réalisation, de leur origine, ou un récit venu d’ailleurs même, un récit pour accompagner une trace.
Il y aura également une série de lettres à l’exposition, que j’écrirai en partie en amont, en partie sur place, dans l’espace du centre d’art, et en partie en aval.
Ces lettres parleront à la fois de l’exposition, de son processus d’élaboration, des œuvres qui la composent, mais aussi d’ autres choses, qui m’entourent au quotidien et qui sont mouvantes, fonction des lieux et
des contextes que je traverse.
Et je montrerai aussi quelques collections. Depuis plusieurs années, je collectionne des choses : des images de presse, des objets trouvés ou recherchés
même parfois. Ces collections nourrissent ma pensée et mes projets. On ne crée pas à partir de rien, on produit plutôt à partir de ce qu’on lit, de ce qu’on
voit, de ce qu’on entend ou renifle même dans les méandres du vécu, du langage, et de la pensée. Dans le contexte de cette exposition, il me paraît faire sens
de montrer — de révéler — cela, qui est une part peut-être plus secrète, mais fondatrice de mon travail.
Julien Bismuth, mai 2017
LA CRIÉE Centre d'Art Contemporain
- Place Honoré Commeurec 35000 Rennes
- du mardi au vendredi de 12h à 19h,
le samedi et dimanche de 14h à 19h.
Fermeture les lundis et jours fériés.