VISIONS FUGITIVES
artistes :
Sandrine Laroche
Finissage le 30 décembre à partir de 14:00
Quand Sandrine Laroche est entrée dans la galerie, vêtue comme elle l’était, j’ai eu la « vision fugitive » d’une jeune anglaise de l’ère victorienne ; elle parlait doucement de son travail, nous entraînant avec une conviction tranquille. Il se dégageait aussi, non pas d’elle mais toujours de son apparence, non pas quelque chose d’inquiétant, mais l’illusion de quelque chose d’inquiétant… Pour moi, qui ne suis pas vraiment cinéphile, elle a fait resurgir l’image de Carrie, cette héroïne d’un des films d’horreur les plus emblématiques de la fin des années soixante-dix. Je confie cette impression pour appuyer l’idée que Sandrine Laroche est une personnalité riche et paradoxale : audacieuse elle fait des expériences, réfléchie elle impose la complexité des sentiments qu’elle est capable de convoquer pour mener à bien ses séries photographiques, avec un don réel et une réelle obstination.
Sandrine Laroche est musicienne, faites-en ce que vous voulez. Pour moi, elle trouve dans la musique et aussi dans la nécessité de faire éternellement ses gammes, la rigueur et la puissance d’évasion qu’elle met dans ses photographies.
Au printemps 2013, j’ai eu le plaisir, le grand plaisir d’exposer une série merveilleusement dérangeante : Living with dolls. Pour qui aime les poupées sans trop savoir pourquoi, et j’en suis, le travail de Sandrine éclairait l’ambiguïté d’aimer les poupées à l’âge adulte… J’ai vu des spectateurs refuser de regarder plus longtemps des clones de femmes, dangereusement mises en scènes. J’ai vu des spectateurs enthousiastes et profondément interpellés par l’élégance et le mystère qui se dégageait de cette série.
A l’automne 2017, l’exposition personnelle qui lui est consacrée présente un univers fantasmé : Visions fugitives que Robert Pujade nous fait l’amitié d’analyser dans un texte brillant.
Elizabeth Couturier Bardin
Galerie Elizabeth Couturier
- 25, rue Burdeau 69001 LYON
- Du mercredi au samedi: 14.30 > 19.00