LIAISON
artistes :
Tatiana Wolska
Vernissage le 19 février à partir de 18:30
En parallèle de son exposition présentée à la galerie municipale de la Marine (Nice – du 23 février au 10 juin 2018),Tatiana Wolska exposera à la galerie Catherine Issert une sélection d’œuvres inédites autour de la notion de liaison.
Liaison entre le corps et l’œuvre, entre les matériaux ou bien encore avec l’espace d’exposition : autant de possibilités lui permettant d’explorer des problématiques sculpturales et graphiques.
Dans sa pratique le geste, simple et répétitif, raisonne avec les matériaux qu’il rencontre dans une grande économie de moyens.Tatiana Wolska recycle principalement des rebus : bouteilles de plastique vides, chutes de bois et de mousse, mobilier abandonné…. Née en 1977 en Pologne, elle explique ce choix par des habitudes prises durant son enfance, époque à laquelle le « système D » et la récupération étaient les mots d’ordre. Mais lorsqu’elle travaille avec des objets usinés, elle en élimine toutefois toute fonctionnalité pour les métamorphoser en œuvres à l’aspect organique et mutant.
Dans l’exposition Liaison, des colonnes de bois et d’assiettes lient le sol au plafond ; des sacs plastiques recouver ts de scotch s’agglomèrent en une boule informe ; des palettes sont déconstruites pour mieux se reconstruire ; une raquette de tennis perd toute utilité par sa greffe sur un chevet ; des chutes de bois s’assemblent au moyen d’élastiques et de serre-joints…
Les œuvres se construisent ici à l’échelle d’un corps en mouvement : un sac à dos se transforme en « porte- œuvre », des prises d’escalade en argile sont réalisées selon l’empreinte de la main de l’artiste, fantasmant une possible échappée de l’espace d’exposition.
Tatiana Wolska passe un temps long et patient à construire ses œuvres : elle « élabore son travail dans ce temps imperceptible de l’instant qui s’ajoute à la seconde qui suit, et ainsi de suite. Chaque geste se rajoute au précédent, identique et pourtant différent car la répétition des gestes se joue au-delà la compulsion monomaniaque [1]». Ce temps autarcique produit des œuvres habitées, qui rendent sensibles des processus souterrains et intimes. Ses dessins révèlent particulièrement la méticulosité de ses gestes : ils parasitent le papier ou le mur comme des rhizomes, tortueux et contractés.
Les œuvres de Tatiana Wolska nous renvoient autant au baroque par certains de leurs aspects (la volute et la torse sont chez elle des figures récurrentes) qu’à l’arte povera, et notamment Penone, par l’utilisation d’un « état primitif de la matière » grâce auquel « la tradition solide et verticale de la sculpture fait place à une « sculpture fluide » [2]». L’histoire de l’art est ici, au même titre que la littérature ou la musique, une part de la toile de fond sur laquelle s’inscrit sa pratique. Car Tatiana Wolska est un artiste du faire, du sensible : chez elle, le concept naît de la forme et non l’inverse ; l’agencement des matériaux donnent naissance à la pièce qui fera, peut-être, œuvre.
[1] Communiqué de Ratio Natura Poesis, exposition de Tatiana Wolska et Alexandra Guillot, commissariat Anne Sechet, juillet – octobre 2011.
[2] Dossier pédagogique, rétrospective Giuseppe Penone, Centre Pompidou, Paris, du 21 avril au 23 août 2004.
Galerie Catherine Issert
- 2 route des Serres 06570 Saint-Paul
- En provenance de Marseille et de Nice, Sortie Cagnes-sur-Mer
Direction Saint-Paul/Vence puis Saint-Paul
La galerie est située à l'entrée du village, face à la Colombe d'Or et au Café de la Place
Ouvert du mardi au samedi
10h-13h 15h-19h