En 2008, l’artiste Karim Ould se lance dans « Le grand emballage », un projet titanesque qui devrait à terme rassembler 900 pièces. Cette exposition propose un point de vue sur un projet artistique actif depuis plus de dix années.

Réaffirmant la matérialité de l’œuvre d’art, Karim Ould substitue l’inspiration créatrice aux données techniques du tableau. Ses découpages s’organisent en séries déterminées par l’offre chromatique de la marque Claire Fontaine. Le système préconise l’utilisation de toutes les couleurs disponibles pour le fond et pour la forme, soit 30 séries de 30 œuvres chacune, ou 900 pièces… Les séries affichent l’originalité dans la répétition comme un premier indice de cette œuvre-piège. Ce qui passe pour une forme collée sur un fond s’avère être un fond dessinant une forme en négatif. Dès lors tout est inversé. Jouant la pure abstraction géométrique, le motif est en réalité l’exacte reproduction d’une matrice d’emballage cartonné. Approprié par l’artiste, le produit de consommation standard redevient une pièce unique. Usiné à grande échelle dans sa première vie, il est ici confectionné sous la pointe méticuleuse du cutter. Mis à plat, effacé de tout stimulus publicitaire, l’empaquetage est inopérant pour le marché, mais pour le regardeur qui pourra y voir une forme familière, il ouvre les plus riches horizons de l’imaginaire.

Exposition en deux temps.
Du 5 avril au 4 mai, exposition de la dernière série en date du grand emballage.
Du 7 mai au 8 juin, présentation d’une sélection de trente pièces extraites des huit premières séries.

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